21 octobre 2024, 23h15
C’est un long chemin vers le bas. C’est ce que murmure mon esprit, comme un refrain que je ne peux faire taire. Je ne sais pas si je tombe vraiment ou si je m’enfonce simplement dans moi-même. Mais chaque pensée est une marche, chaque souvenir est un souffle qui me pousse un peu plus loin.
Il y a un piano dans ma tête. Une mélodie douce, fragile, mais persistante. Elle m’accompagne dans cette descente, comme une main tendue que je ne veux pas prendre. J’aimerais croire que cette mélodie vient de moi, qu’elle est ma façon de tenir bon. Mais je ne suis pas sûre. Peut-être qu’elle vient d’un rêve que j’ai oublié.
La descente des silences
Chaque marche est une note qui glisse,
Un écho fragile, un cri complice.
Le silence s'étire, mais ne rompt pas,
Il m'accompagne là où je ne veux pas.
Tomber n’est pas ce qui me fait peur,
C’est ce piano qui rythme mes heures.
Un long chemin, un souffle qui trahit,
Et au bout peut-être, une mélodie.
22 octobre 2024, 03h20
La nuit s’étire, et moi avec. Je ferme les yeux, mais le noir derrière mes paupières est plus profond que celui de ma chambre. C’est un gouffre.
Je pense à mes mains, ces traîtres tremblants, et à ce qu’elles ne peuvent plus tenir. Un crayon. Une vie. Un torse. Elles sont vides, et pourtant elles pèsent lourd. Chaque doigt est comme une corde usée d’un piano désaccordé
Les mains muettes
Mes doigts tremblent comme des cordes brisées,
Un piano muet dans l’obscurité.
Ils tenaient des rêves, des lignes, des fleurs,
Aujourd’hui, ils n’accueillent que la peur.
Mais au bout des cordes, une tension persiste,
Une note enfouie, un son qui résiste.
Peut-être qu’un jour, ces mains tremblantes
Redessineront l’écho d’une âme vivante.
22 octobre 2024, 11h40
Le matin arrive sans me prévenir. Je regarde les carreaux de ma fenêtre. Ils reflètent la lumière d’un soleil pâle, mais je n’y vois pas mon visage. Pas vraiment. Je vois une ombre floue, une silhouette qui pourrait être moi ou quelqu’un d’autre.
Je me dis que c’est peut-être ça, tomber : perdre ses contours. Je ne suis plus sûre de ce que je suis. Une forme, un souvenir, ou juste un souffle que ce piano, dans ma tête, transforme en note.
L’ombre d’une chute
Une silhouette floue, un reflet brisé,
Un visage absent dans la clarté.
Est-ce moi ou une âme égarée,
Un souvenir qui refuse de s’effacer ?
Tomber, c’est s’effacer doucement,
C’est perdre ses contours, ses éléments.
Mais au fond du gouffre, une note demeure,
Un fragile écho, une étrange lueur.
22 octobre 2024, 22h10
Je pense à la chute. Pas comme une fin, mais comme un voyage. Peut-être que tomber, c’est aussi une manière de descendre en soi-même, de trouver ce qui est enfoui.
Je pense à cette phrase que j’ai entendue, ou peut-être inventée : “Ce sera pour inventer une fleur qui n’existe pas dans ce monde, une fleur qui pourrait survivre.”
Peut-être que je tombe pour la trouver, cette fleur. Peut-être qu’elle est au fond, là où personne n’a cherché.
La fleur au fond du gouffre
Une chute lente, un chemin en spirale,
Chaque marche un écho, une douleur banale.
Mais au bout peut-être, une racine fragile,
Un souffle nouveau, une vie docile.
Cette fleur que je cherche n’a pas de saison,
Elle n’a pas besoin d’air, ni de raison.
Elle existe là où tout s’effondre,
Un éclat de vie dans l’ombre profonde.
23 octobre 2024, 00h30
Le piano joue encore. Sa mélodie me suit dans cette nuit sans fin. Chaque note est une larme que je ne verse pas, un cri que je retiens. Mais je ne veux pas qu’il s’arrête. Parce que tant qu’il joue, je suis encore là.
Je ne sais pas si cette chute a une fin, mais pour la première fois, je me dis que je veux voir où elle mène.
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