Hypersensibles : quand prendre sa place devient un défi
- Yann Lecoq
- 20 mai
- 2 min de lecture

Et si je dérangeais… parce que j’existe vraiment ?
✨ Introduction : La peur invisible d’être “trop”
Ils s’excusent d’écrire.
Ils préviennent avant d’appeler.
Ils hésitent à dire qu’ils ne vont pas bien, de peur d’être un poids.
En consultation, je les entends souvent commencer par :
> « Désolé de vous déranger, je sais que ce n’est pas très grave… »
Comme si leur simple présence, leur émotion, leur besoin, était déjà une faute.
Mais cette peur-là — celle de déranger — ne parle pas de politesse.
Elle parle de blessures anciennes, d’auto-effacement, et de cœurs trop pleins.
🩹 D’où vient cette peur de déranger ?
1. De l’enfance des silences
Certains ont grandi dans des foyers où il ne fallait pas faire de bruit, pas “rajouter de problème”, pas prendre de place.
Alors ils ont appris à se contenir.
> “Je préfère aller mal seul que d’ajouter du poids sur les épaules des autres.”
2. Du traumatisme de l’indifférence
Lorsqu’on a été ignoré, moqué ou minimisé, on garde la trace que nos émotions sont encombrantes.
Alors on les rentre. On les rend invisibles.
3. De la confusion entre discrétion et disparition
On nous dit que c’est noble de ne pas déranger.
Mais cela devient destructeur quand on disparaît en silence, dans une pièce pleine.
🔍 Pourquoi il est vital de se re-présenter au monde
Parce qu’à force de ne pas déranger, on ne vit plus.
On survit.
On devient un décor doux, jamais un centre.
On devient apprécié… mais jamais vu.
Et un jour, le cœur explose :
> “Pourquoi personne ne me comprend ?”
Parce qu’on ne s’est jamais vraiment autorisé à être là.
✨ Déranger, c’est exister
Aimer, c’est déranger un rythme.
Exprimer une émotion, c’est bousculer une ambiance.
Mettre une limite, c’est casser une attente.
Mais c’est aussi cela vivre.
Et ceux qui vous aiment vraiment n’attendent pas que vous soyez pratiques.
Ils veulent vous.
🌿 Comment réapprendre à oser sa place
1. Ne vous excusez plus d’exister.
Un message n’est pas un abus. Une émotion n’est pas un fardeau.
2. Rappelez-vous que ceux que vous aimez vous supportez aussi parfois.
C’est cela, le lien réel : donner et déranger un peu.
3. Trouvez des espaces sûrs où vous pouvez exister sans stratégie.
Thérapie, cercle de parole, art, amitiés vraies…
Exister sans filtre est un droit sacré.
💬 Conclusion : Vous ne dérangez pas. Vous respirez.
Vous êtes né(e) pour exister, pas pour arranger tout le monde.
Votre lumière ne doit pas être tamisée pour rassurer l’ombre.
Et si certains s’éloignent…
Ce n’est pas parce que vous dérangez.
C’est peut-être parce qu’enfin, vous êtes devenu(e) lumineux.
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