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Photo du rédacteurYann Lecoq

Élection présidentielle américaine 2024 et conséquences d'un retrait probable des États-Unis de l'Ukraine

Dernière mise à jour : 16 sept.


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Résumé rapide À l'approche de l'élection présidentielle américaine de 2024, qui est prévue pour le mardi 5 novembre 2024, cet article examine les implications géopolitiques d'un retrait potentiel des États-Unis de la guerre en Ukraine. Il analyse les positions des principaux candidats, dont Joe Biden, Donald Trump, Ron DeSantis, Kamala Harris et Nikki Haley, sur ce conflit et leurs perspectives respectives. Le retrait américain pourrait exacerber les tensions en Europe, augmenter les prix de l'énergie et des denrées alimentaires, et ouvrir la voie à une expansion russe incontrôlée.


Introduction

La guerre en Ukraine marque le début d'une nouvelle ère de tensions géopolitiques. Avec un retrait potentiel des États-Unis sous divers futurs dirigeants, un vide pourrait être créé, ouvrant la voie à une expansion agressive de la Russie de Vladimir Poutine. Cet article examine les implications pour l'Europe et les conséquences possibles pour les pays voisins de la Russie, tout en analysant les positions des principaux candidats à l'élection présidentielle américaine de 2024.


Impacts directs du retrait américain


Réduction de l'engagement international Les États-Unis pourraient se concentrer davantage sur leurs problèmes internes, tels que la dette colossale (environ 31 000 milliards de dollars en 2023) et les tensions sociales. Cette orientation isolationniste affaiblit significativement l'OTAN, laissant l'Europe plus vulnérable à l'agression russe. Comme le souligne l'analyste géopolitique Ian Bremmer, "une Amérique introspective affaiblit les alliances occidentales, créant un vide de pouvoir que la Russie et la Chine sont prêtes à combler."


Réalignement géopolitique Avec la montée en puissance de la Chine, les États-Unis redistribuent leurs ressources stratégiques loin de l'Europe. Cette réorientation laisse un vide stratégique en Europe, que la Russie exploite pour étendre son influence. Selon un rapport de l'OTAN, "la réallocation des ressources américaines vers l'Asie-Pacifique pourrait compromettre la sécurité européenne en réduisant la dissuasion contre la Russie."


Fatigue des guerres Après des décennies d'interventions coûteuses, l'opinion publique américaine est de plus en plus réticente à soutenir des engagements militaires prolongés. En 2022, 58 % des Américains estimaient que les interventions militaires devraient être réduites, selon un sondage Pew Research.


Conséquences pour l'Europe


Fragmentation et vulnérabilité Le retrait des États-Unis exacerbe les tensions économiques et politiques en Europe. Les mouvements nationalistes se renforcent, créant des divisions internes. La hausse des prix de l'énergie (+26 % en moyenne en 2022 selon Eurostat) et des aliments (+10 % en moyenne en 2022) alourdit le fardeau des citoyens et met à rude épreuve les gouvernements. "L'Europe risque une désintégration politique si les forces nationalistes exploitent les crises économiques pour gagner du terrain," avertit le politologue Dominique Moïsi.


Échec de la guerre en Ukraine La guerre en Ukraine s'enlise, sans issue rapide. Les combats prolongés entraînent des pertes humaines (plus de 100 000 soldats ukrainiens et russes tués ou blessés) et matérielles significatives, exacerbant la crise humanitaire.


Le coût économique Les sanctions contre la Russie augmentent les prix de l'énergie et des denrées alimentaires, aggravant les pressions économiques sur les citoyens et les gouvernements européens. En France, l'inflation a atteint 6,1 % en 2022, et était estimée à environ 5,8 % en 2023, impactant directement le pouvoir d'achat des ménages. Pour 2024, les experts prévoient que l'inflation pourrait se stabiliser autour de 4,5 %, mais les effets des sanctions et des perturbations de la chaîne d'approvisionnement se feront encore sentir. "Les sanctions économiques sont un outil puissant mais ont des répercussions significatives sur les économies européennes," explique le professeur Joseph Stiglitz.


Marine Le Pen et le nationalisme

Marine Le Pen se défend de tout racisme, mais utilise le nationalisme pour se rapprocher de Poutine. Cette position est partagée par d'autres leaders européens, bien que leurs motivations varient. Par exemple, Viktor Orbán en Hongrie voit en la Russie un partenaire stratégique, tandis que les nationalistes polonais restent fermement opposés à l'influence russe.


Diversité des réactions européennes

Aujourd'hui, les pays européens ont des positions variées sur la guerre en Ukraine, allant d'un soutien actif et ferme à des positions plus nuancées ou ambivalentes. La plupart des pays soutiennent l'Ukraine dans sa lutte contre l'agression russe, mais les niveaux de soutien militaire, économique et diplomatique varient en fonction des intérêts nationaux et des dépendances énergétiques. En général, il y a une solidarité européenne envers l'Ukraine, mais les approches et les priorités peuvent différer significativement d'un pays à l'autre.


  1. Réponses variées à la menace russe : Les pays baltes et la Pologne perçoivent la Russie comme une menace existentielle et renforcent leur coopération avec l'OTAN. L'Allemagne, liée économiquement à la Russie, adopte une position plus nuancée.

  2. Pays baltes et Pologne : Ces pays ont augmenté leur budget de défense de 2,5 % à 3 % du PIB en 2022.

  3. Allemagne : Investissement de 100 milliards d'euros dans la défense en 2022.

  4. Impacts économiques différents : Certains pays, comme l'Allemagne et l'Italie, dépendent fortement de l'énergie russe, compliquant leur positionnement politique. D'autres, comme la France, cherchent à diversifier leurs sources d'énergie pour réduire cette dépendance.

  5. Allemagne : 55 % de ses importations de gaz provenaient de Russie en 2021.

  6. France : Investit dans les énergies renouvelables et le nucléaire pour réduire sa dépendance.

  7. Positionnements politiques internes : L'UE est divisée entre ceux prônant des politiques dures contre la Russie et ceux cherchant un équilibre entre sécurité et intérêts économiques.


L'impôt de guerre déguisé : une réalité


Les coûts croissants de l'électricité, des matières premières, des énergies et des aliments sont directement imputables à la guerre en Ukraine et aux sanctions contre la Russie. En 2022, les prix de l'électricité en Europe ont augmenté de 30 %, tandis que ceux du gaz naturel ont augmenté de 50 %. Les prix des céréales ont grimpé de 20 % en raison des perturbations dans les exportations ukrainiennes. En 2023, les prix de l'électricité ont encore augmenté de 15 % et ceux du gaz de 20 %. Les experts estiment que les prix de l'électricité pourraient augmenter de 10 % supplémentaires en 2024, tandis que les prix du gaz pourraient voir une hausse de 15 %. Cet "impôt de guerre" déguisé pèse lourdement sur les citoyens européens, conséquence des erreurs stratégiques et des divisions politiques.


Positions des candidats à l'élection présidentielle américaine de 2024 sur la guerre en Ukraine


Joe Biden (Parti démocrate, président sortant)

  • Position : Biden a été un ardent soutien de l'Ukraine, fournissant une aide militaire, économique et humanitaire substantielle. Il est favorable à la continuation des sanctions contre la Russie et au soutien des alliés de l'OTAN pour contenir l'agression russe.

  • Citation : "Nous continuerons à soutenir le peuple ukrainien dans sa lutte pour la liberté et la souveraineté."


Donald Trump (Parti républicain, ancien président)

  • Position : Trump a exprimé des critiques sur l'implication prolongée des États-Unis dans le conflit, prônant une approche plus pragmatique qui pourrait inclure des négociations directes avec Poutine. Il est sceptique quant aux sanctions économiques prolongées et leur impact sur l'économie américaine. Trump a souvent exprimé son admiration pour Poutine, le qualifiant de "leader fort" et a souligné qu'il pourrait négocier un accord pour mettre fin au conflit.

  • Citation : "Nous devons éviter les guerres sans fin et trouver une solution pacifique, même si cela signifie négocier directement avec la Russie."


Ron DeSantis (Parti républicain, gouverneur de Floride)

  • Position : DeSantis soutient une approche ferme contre la Russie, mais insiste sur la nécessité d'évaluer l'implication américaine de manière à ne pas compromettre les intérêts nationaux. Il soutient l'idée de maintenir les sanctions tout en cherchant des solutions diplomatiques.

  • Citation : "Il est crucial de soutenir nos alliés tout en assurant que nos actions ne nuisent pas à nos propres intérêts stratégiques."


Kamala Harris (Parti démocrate, vice-présidente)

  • Position : Harris partage la position de Biden sur la nécessité de soutenir l'Ukraine de manière robuste. Elle plaide pour une continuation des aides militaires et économiques et le maintien des sanctions contre la Russie.

  • Citation : "Nous ne pouvons pas permettre que l'agression de Poutine reste sans réponse. Notre soutien à l'Ukraine est crucial pour la stabilité mondiale."


Nikki Haley (Parti républicain, ancienne ambassadrice des États-Unis à l'ONU)

  • Position : Haley prône une position dure contre la Russie, insistant sur l'importance de soutenir l'Ukraine pour défendre les principes de souveraineté et de droit international. Elle soutient les sanctions et l'aide militaire continue.

  • Citation : "Nous devons être clairs dans notre soutien à l'Ukraine et montrer à la Russie que ses actions ont des conséquences graves."


Conclusion

Le retrait américain et une Europe divisée ouvrent la voie à une expansion russe incontrôlée. Les leaders nationalistes européens et Moscou scellent le destin de l'Europe, la plongeant dans une ère de vulnérabilité. Une réponse stratégique et cohérente des leaders occidentaux est cruciale pour éviter ce scénario.


Interaction et question

Quel candidat pensez-vous a la meilleure approche pour gérer la guerre en Ukraine et pourquoi ? Partagez vos opinions ci-dessous.


Références

  • Ian Bremmer, analyste géopolitique, Eurasia Group

  • Rapport de l'OTAN sur la sécurité européenne, 2022

  • Sondage Pew Research, 2022

  • Dominique Moïsi, politologue, Institut Montaigne

  • Joseph Stiglitz, professeur d'économie, Université Columbia

  • Budget de défense des pays baltes et de la Pologne, 2022

  • Investissement de l'Allemagne dans la défense, 2022

  • Dépendance énergétique de l'Allemagne, 2021

  • Investissements énergétiques de la France, 2022

  • Stratégie énergétique de l'Allemagne, 2022

  • Eurostat, statistiques de l'énergie, 2022

  • Rapport FAO sur les prix des denrées alimentaires, 2022

  • Estimations économiques pour 2023 et 2024, Banque centrale européenne, 2023


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